Madame, Monsieur,
C’est avec beaucoup d’espoir que je vous fais part de cette lettre, espérant une considération de votre part.
« Des douleurs de règles à l’âge de 14 ans ? C’est normal tout le monde a mal pendant ses règles ! »
« Bon, vous avez une endométriose, ce n’est rien. »
Aujourd’hui, plus de 150 millions de femmes souffrent en silence. C’est donc pour cela que je souhaite briser ce silence ainsi que le tabou autour des menstruations. Je m’appelle Lorine, j’ai 18 ans et je suis atteinte d’une endométriose profonde. L’endométriose affecte près d’une femme sur sept, représentant également la première cause d’infertilité chez les femmes. L ’ endométriose, c’est au quotidien : des troubles digestifs, des milliers de coups de couteaux dans son ventre, ressentir une asthénie profonde peu importe l’effort que nous faisons, être angoissée, ne plus ressentir et comprendre son corps…
Combien de pilules avalées pensant que chacune d’entre elles seraient la bonne, combien de médecins répétant sans cesse que nos douleurs n’existent pas et qu’elles sont seulement psychologiques, combien de temps allons-nous encore appréhender ce fameux jour dans le mois ?
Combien de temps allons-nous attendre ?
L’endométriose, me rappelant chaque jour, que je n’ai plus de force. Plus la force de me relever, plus la force de me battre. Cette fichue maladie qui me hante jour et nuit. Je suis fatiguée de vivre dans la souffrance. Il ne s’agit plus de vivre, mais de survivre et survivre est selon moi, une condition de vie inconcevable.
Enfermée dans cette bulle malsaine, j’observe peu à peu, mon corps s’épuiser. Ce même corps qui est pourtant si fort, a épuisé de ses ressources. Comment puis-je encore continuer à faire comme si tout allait bien si même mon corps ne me suit plus ?
Je suis fatiguée de faire comme si tout allait bien alors que en réalité, je vis dans cette peur omniprésente, de ne pas savoir de quoi est fait le lendemain.
Les mots que je pose sur mes maux constituent en moi, le mal-être que je ressens depuis plus de trois ans.
L’image de la femme frêle et hystérique gravée par les moeurs de la société doit changer.
C’est alors armée d’espoir ainsi que d’une grande pugnacité que je me relève. Se relever ne signifie malheureusement pas être guérie. Se relever signifie pour moi, ne pas se laisser s’abattre, se dire que tout est encore possible.
C’est alors avec grand espoir, que j’espère de votre part Monsieur / Madame, président(e) de la République une avancée considérable dans la prise en charge de l’ endométriose ainsi que d’un traitement, aidant plus de 1 femme sur 7 dans le monde.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mon profond respect,
Mathialagan Lorine