le 01.07.2024
Par exemple moi, je suis la seule personne menstruée dans mon club que j’ai rejoint il y a deux ans et je ressens bien que parfois certains entraînements sont compliqués, car ils tombent pendant une certaine partie de mon cycle et que je me retrouve fatiguée, anémiée.
Effectivement, il y a deux soucis principaux pour le triathlon et les règles. Tout d’abord pour la partie natation, rien que d’un simple point de vue pratique, on sait très bien que se baigner pendant ses règles, c’est souvent toute une histoire. Côté protections périodiques quand je fais du sport, j’utilise des culottes menstruelles, car il est parfois difficile d’avoir accès à des sanitaires propres et adaptés avec un lavabo dedans pour s’insérer une protection interne avec toute l’hygiène nécessaire. Je me vois mal de me laver les mains avant d’aller aux toilettes, fermer la porte, le verrou etc avec mes mains qui redeviennent sales du coup, je trouve ça inutile. D’une manière générale, les lieux sportifs dont les piscines et les gymnases ne sont pas forcément bien équipés, ce sont des bâtiments qui datent de plusieurs décennies et contrairement à mon lieu de travail où je peux utiliser une toilette handicapée pour avoir un lavabo facilement accessible, là pendant les entraînements, c’est plus compliqué.
Je me rends compte aussi qu’outre l’hygiène qui laisse à déplorer dans ces lieux, il est aussi difficile de gérer et d’adapter la charge d’entraînement selon le moment de son cycle. Beaucoup qui ne sont pas directement concernés par le sujet ne comprennent pas à quel point les règles peuvent jouer sur tes performances ou tes humeurs. Moi, je sais que mes deux premiers jours de règles, je suis HS pour faire du sport, parce que ça va me demander beaucoup plus d’énergie que d’autres jours. Même si je n’ai pas de pathologies spécifiques liées aux règles, je sens tout de même que mon corps est fatigué en période de règles. Des fois, je n’ose pas en parler, car justement, je ne me sens pas légitime d’alerter sur le sujet n’ayant pas de règles hémorragiques ou d’endométriose par exemples. Je pense que pour changer concrètement les règles dans le sport, on devrait répandre plus d’éducation menstruelle, il y a un réel enjeu à ce que les hommes et les personnes non menstruées de manière générale, comprennent le fonctionnement du cycle menstruel, tout ce qui se passe dans notre corps et pourquoi physiologiquement on est affaibli certains jours. Tout cela permettrait une meilleure prise en compte des règles dans la pratique sportive amatrice et professionnelle. J’espère donc sincèrement que les clubs vont s’emparer du sujet !
Les propos exprimés sont ceux de leur auteur·rice. Alors Marie, tu as tout notre soutien et sache qu’on va tout faire pour déployer au max l’éducation menstruelle partout dont dans les clubs sportifs.